Trahisons

Dans un bar de Londres,

Jerry et Emma se retrouvent deux ans après leur rupture.

Emma est la femme de Robert, le meilleur ami de Jerry. Leur rencontre déclenche le compte à rebours d’une histoire d’amitié, de désir et d’ambiguïté qui, au fil des saisons, fait basculer le poids de la trahison… 

Tout au long de la pièce, le spectateur se voit offrir les clés de l’intrigue psychologique et amoureuse qui se dessine jusqu’au point final, celui où tout commence.

Auteur de la Pièce : Harold Pinter

Harold Pinter est un écrivain, dramaturge et metteur en scène britannique.

Il est né le 10 octobre 1930 à Londres, de parents juifs immigrés. Il prend des cours de théâtre dans les écoles londoniennes les plus prestigieuses tout en publiant ses premiers poèmes dans des journaux.

En 1957, la première pièce de Pinter, « The Room », écrite en quatre jours, est présentée à l’université de Bristol. La même année, il en écrit une autre, « The Dumb Waiter », qui ne sera jouée qu’en 1960, après le succès de ses deux pièces suivantes, « The Birthday Party » et « The Caretaker ».

Dès lors, il est considéré comme un grand du théâtre anglais. On crée même un terme autour de son nom «Pinteresque», pour désigner ces pièces à la fois sombres et claustrophobiques, où la vie des personnages est irrémédiablement marquée par l’horreur et la culpabilité. Après une période plus lyrique, il entre dans un cycle consacré à la communication (ou la non-communication) que caractérise une parcimonie extrême des répliques avec « No Man’s Land » et ​ »Betrayal » (Trahisons).

La pièce, Trahison, a été créée en 1978 au Royal National Theater de Londres dans une mise en scène de Peter Hall.

Aujourd’hui reconnu comme l’un des meilleurs auteurs dramatiques de sa génération, il détient un style singulier où le rire prend souvent le pas sur l’angoisse et le tragique sur le burlesque. C’est dans cette ambiguïté qu’Harold Pinter aime à plonger ses personnages, porteurs d’une solitude indépassable et victimes de la violence du monde extérieur.

Il reçoit le prix Nobel de littérature en 2005.

Mise en scène : Merryl BEAUDONNET et Sarah DENYS

Merryl BEAUDONNET

Merryl tient le rôle d’Anna dans la pièce « Les Crapauds Fous » écrite et mise en scène par Mélodie MOUREY, qui se joue actuellement au théâtre des Béliers Parisiens.

Après des études de commerce, elle aborde le théâtre au sein d’une troupe parisienne avec laquelle elle joue de nombreuses comédies contemporaines    
telles que « Un petit jeu sans conséquence » de Jean DELL et Gérald SIBLEYRAS.

En 2011, elle intègre la formation professionnelle des Cours Simon et suit les cours de Cyril JARROUSSEAU.  Elle interprète Marina Tsvetaeva, poète russe, dans une pièce de Véronique OLMI lors des auditions de fin d’année au théâtre du Gymnase Marie Bell.

En 2014, elle joue le rôle de Dolores, au théâtre de l’ESSAION, dans « Autour de ma pierre, il ne fera pas nuit » de Fabrice MELQUIOT.

En 2016, on la retrouve au Théâtre Montmartre Galabru, dans « Trahisons » de Harold Pinter et dans « Vic….toire » de Virgine KARTNER.

Merryl a également mis en scène « Terminus », première pièce de Mélodie MOUREY, programmée au Théâtre du Nord-Ouest en 2016 et en 2017.

Sarah était Sophie d’Aubusson sur la scène du théâtre du Petit Parmentier à Neuilly-sur-Seine en 2017 dans la pièce « Cruelle Aurore » de Benoît MARBOT, et Lucie Dreyfus dans la pièce « Je suis Dreyfus dans l’Affaire » de Nathalie GANEM au théâtre du Guichet Montparnasse à l’hiver 2018, reprogrammé cet automne à Paris.

Sarah a fait ses premiers pas sur scène en se formant au chant et à la danse durant son enfance et son adolescence. Diplômée d’Architecture en 2011, elle entame sa formation professionnelle du comédien au Cours Simon, à Paris, sous la direction de Cyril JARROUSSEAU où elle travaille les grands premiers rôles féminins (La reine de « L’aigle à deux têtes » (Cocteau), Mme de Tourvel dans « Les liaisons dangereuses » (Christopher Hampton d’après Choderlos de Laclos), Olivia Cheveley (Wilde), Anna Karénine…).

Elle participe en parallèle à plusieurs projets de courts métrages et on la retrouve en 2014 dans le spectacle musical «Braodway» mis en scène par Mathieu Salama au théâtre Adyar à Paris.

C’est Merryl Beaudonnet qui fit appel à elle en 2015 pour mettre en scène à ses côtés Trahisons d’Harold Pinter, et y reprendre le rôle d’Emma en alternance.

Sarah DENYS

Note d'intenTion

Avec Trahisons, Harold Pinter aborde le thème du triangle amoureux que forment le mari, la femme et l’amant. Robert aime Emma, Emma aime Robert ; ils se sont dits oui devant Jerry, meilleur ami de l’un, et bientôt amant de l’autre…

C’est parce que Jerry existe entre eux, avec eux, que nous avons décidé de suivre l’histoire à travers son personnage. Jerry voyage sur scène comme il voyagerait dans sa mémoire, recréant le souvenir des êtres aimés : elle, jamais tout à fait sienne ; lui, fidèle compagnon de route. Il les fait apparaître au gré d’un décor qu’il compose et décompose, laissant le spectateur projeter ce qui manque au souvenir : la réalité d’un lieu, ses odeurs, ses couleurs. Quelques meubles, un paravent, et l’imagination transporte ceux qui se laissent prendre d’un bar anglais à une chambre d’hôtel vénitienne, au fil d’une histoire d’amour à rebours…

La beauté de Trahisons tient là, dans le choix qu’a fait Pinter de ne pas compter l’histoire ordinaire de ces trois individus, mais d’en offrir les moments où se dessinent les liens qui les unissent et les non-dits qui les séparent. Le plaisir du spectateur naît avec cette découverte, et la remontée dans le temps permet une lecture différente des scènes qui se succèdent, comme une énigme dont Pinter livrerait peu à peu les clés.

« La vérité au théâtre est à jamais insaisissable. Vous ne la trouvez jamais tout à fait, mais sa quête a quelque chose de compulsif. Cette quête est précisément ce qui commande votre effort. Cette quête est votre tâche. » Harold Pinter.

Trahisons s’écrit et se joue au pluriel, entre mari et femme, entre amis, entre amants. La plupart des scènes qui la composent sont des duos où le troisième, l’autre, l’absent, s’inscrit entre les lignes et dans le poids des silences, si présents dans les dialogues de Pinter. Nos comédiens ne quitteront donc jamais la scène, l’ombre de l’absent planant toujours sur le duo formé par ceux qui le trahissent.

«Il est essentiel que les gens demeurent dans l’ignorance de la vérité, jusqu’à la vérité de leur propre vie : ce qui nous entoure est un vaste tissu de mensonges dont nous sommes nourris.» Harold Pinter.